Première lecture – Isaïe (7, 10-16)
Le Seigneur envoya le prophète Isaïe dire au roi Acaz : « Demande pour toi un signe venant du Seigneur ton Dieu, demande le au fond des vallées ou bien en haut sur les sommets. » Acaz répondit : « Non, je n’en demanderais pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. » Isaïe dit alors : « Ecoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! Eh bien ! Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel (c’est à dire : Dieu avec nous). De crème et de miel il se nourrira, et saura rejeter le mal et choisir le bien. Avant même que cet enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, elle sera abandonnée, la terre dont les deux rois te font trembler.
Psaume 145
Qu’il vienne, le Seigneur : c’est lui, le roi de gloire !
Ou bien :
Vienne le seigneur, le roi de la gloire,
Vienne le Seigneur Emmanuel !
Au Seigneur, le monde et sa richesse
La terre et tous ses habitants !
C’est lui qui l’a fondée sur les mers
Et la gardé inébranlable sur les flots.
Qui peut gravir la montagne du Seigneur
Et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au cœur pur, aux mains innocentes,
Qui ne livre pas son âme aux idoles.
Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
Et de Dieu son sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent,
Qui recherchent la face de Dieu !
Deuxième lecture :
Commencement de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains. (1, 1-7)
Moi Paul, serviteur de Jésus Christ, appelé par Dieu pour être Apôtre, mis à part pour annoncer la Bonne Nouvelle que Dieu avait déjà promise par ses prophètes dans les saintes Écritures, je m’adresse à vous, bien-aimés de Dieu qui êtes à Rome. Cette Bonne Nouvelle concerne son Fils : selon la chair, il est né de la race de David ; selon l’Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur. Pour que son nom soit honoré, nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes, dont vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelés. Vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, que la grâce et la paix soient avec vous tous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur.
Alléluia. Alléluia.
Voici que la Vierge concevra : elle enfentera unfils, on l’appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Alléluia !
Evangile de Jésus Christ selon Saint Mathieu (1,18-24)
Voici comment naquit Jésus Christ : comme Marie, sa mère, avait été fiancée à Joseph, avant leur union elle se trouva enceinte par l’action de l’Esprit-Saint. Joseph, son mari, qui était un homme de bien, et ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle. Il y réfléchissait lorsque l’ange du Seigneur lui apparut en songe : «Joseph, dit-il, fils de David, ne crains point d’accueillir Marie, ta femme ; l’enfant qu’elle a conçu vient de l’Esprit-Saint. Elle va mettre au monde un fils, à qui tu donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.» En tous ces événements, s’accomplissait l’oracle inspiré du prophète : «Voici que la vierge va concevoir et enfantera un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel» (Is. 7, 14) – c’est-à-dire : Dieu avec nous. Dès son réveil, Joseph exécuta ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit, et prit chez lui son épouse.”
Homélie :
“Voici comment naquit Jésus Christ : comme Marie, sa mère, avait été fiancée à Joseph, avant leur union elle se trouva enceinte par l’action de l’Esprit-Saint.”
Dans deux jours, ce sera Noël ! Dans peu de temps, Dieu sera avec nous ! Car Jésus sera né, Jésus, cet enfant-Dieu, cet enfant dont le nom prophétique est “Emmanuel”, c’est-à-dire : “Dieu avec nous” ! Mais Jésus est déjà là, me direz-vous ; Jésus est déjà né… C’est vrai ! Et pourtant, il faut qu’il naisse à nouveau, il faut qu’il vienne de nouveau dans le monde, dans le monde de notre coeur !
Dieu est avec nous aujourd’hui, comme il était avec Marie lorsque l’Esprit-Saint la couvrit de son ombre pour former le Christ en elle il y a environ deux mille ans. Dieu est avec nous aujourd’hui : l’Esprit-Saint est à l’oeuvre dans l’Eglise et dans le monde pour former le Christ en nous, le même Christ qui était en Marie, mais sous un autre mode, mais selon un rapport différent, celui qui fait de nous des fils et des filles du Père !
“Joseph, son mari, qui était un homme de bien, et ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle.”
Il n’y a pas de jour qui passe, d’heure, de minute, de seconde qui s’écoule, sans que Dieu agisse dans notre vie. Et pourtant, quand nous nous rendons compte de cette action divine en nous, aussitôt, nous ne voulons pas y penser, nous nous efforçons d’y penser le moins
possible. Mais cette action de Dieu est réelle et elle s’impose à nous, que nous le voulions ou non. Alors, la seule échappatoire qui nous reste, c’est de nous reconnaître indigne d’une telle faveur…
La même chose arriva à Joseph. Il avait reconnu qu’une chose mystérieuse se passait en Marie : elle était enceinte. Or, tous deux avaient résolu de n’avoir aucun contact charnel. Aussi, la seule réponse à ce mystère, c’était de penser que Dieu était sans doute intervenu dans cette conception. Mais Joseph, grâce à son immense humilité, prit le parti de s’éclipser, de laisser Marie seule, avec son Seigneur. Cela ne le concernait pas : assurément, Joseph
s’estimait indigne de participer à un tel Mystère…
“Il y réfléchissait lorsque l’ange du Seigneur lui apparut en songe : «Joseph, dit-il, fils de David, ne crains point d’accueillir Marie, ta femme ; l’enfant qu’elle a conçu vient de l’Esprit-Saint. Elle va mettre au monde un fils, à qui tu donneras le nom de Jésus, car c’est
lui qui sauvera son peuple de ses péchés.»”
Le parti de Joseph était pris : il allait quitter Marie. C’était tout à fait clair dans son esprit : il fallait qu’il fasse ce sacrifice, qu’il abandonne ce qu’il avait de plus cher au monde, Marie, car il s’estimait indigne d’avoir un telle épouse comblée de si grandes faveurs… Tel Abraham sur le point d’immoler Isaac, le fils de la promesse divine, Joseph a consommé son sacrifice en son esprit. C’est alors que l’Ange du Seigneur intervient et l’empêche de passer à l’acte, tout comme il empêcha Abraham de tuer Isaac…
C’est notre histoire à tous ! Du moins, je l’espère ! Car il faut être prêt à renoncer à tout, même à notre bien le plus cher en ce monde, si nous voulons mériter du Seigneur la faveur de vivre en sa présence et dans sa demeure. Ce fut en effet la récompense de Joseph en ce jour-là : pour avoir renoncé à Marie, il reçut de Dieu et Marie, et Jésus ! Le Seigneur ne laisse jamais personne sans récompense : si nous n’aimons que lui, et lui seul, il nous comble de ses bienfaits et de ses grâces !
“En tous ces événements, s’accomplissait l’oracle inspiré du prophète : «Voici que la vierge va concevoir et enfantera un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel» (Is. 7, 14) – c’est-à-dire: Dieu avec nous. Dès son réveil, Joseph exécuta ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit, et prit chez lui son épouse.”
Quelle merveille ! Dieu avec nous ! Dieu avec nous par Marie, avec Marie, et en Marie ! Tel fut le bonheur de Joseph il y a deux mille ans ! Que le Seigneur nous fasse la grâce d’un tel bonheur aujourd’hui ! N’est-ce pas possible ? Oui, bien sûr, c’est possible ! Car Jésus est avec nous ! Il est avec nous dans le sacrement de l’Eucharistie. Tout ce qui se passa la nuit de Noël lors de la naissance de Jésus peut encore se réaliser aujourd’hui, lorsque nous recevons le Seigneur dans la sainte communion !
Pour que Noël se passe encore aujourd’hui, chaque fois que nous communions, il suffit de croire que ce que nous recevons n’est pas le pain que nous voyons, mais bien le Corps du Christ ! Quand Jésus est né la nuit de Noël, Joseph n’a pas vu autre chose qu’un enfant, pareil
à tous les enfants qui viennent au monde… Mais Joseph a cru ! Il a cru à ce que l’ange lui avait dit en songe ! Il a cru que cet enfant était le Fils de Dieu ! “Dès son réveil, Joseph exécuta ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit, et prit chez lui son épouse.”
Que la Très Sainte Vierge Marie nous fasse la grâce d’intercéder pour nous auprès du Seigneur Jésus, afin que tous nous recevions le don d’une foi profonde, vrai, sincère, à toute épreuve, une foi comparable à celle de Joseph, si jamais un tel don pouvait être donné un jour,
tant la sainteté de l’Epoux de Marie est inégalable !
Père Daniel Meynen – http://homily-service.net
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