1. Après leur voyage de noces sur une île de l’Adriatique, Jelena et Massimiliano sont venus passer quelques jours à Medjugorje avant d’entamer à Rome leur nouvelle vie de couple marié . Ils étaient radieux ! Jelena nous a parlé d’abondance du coeur de l’unité qui l’habite avec Massimiliano, au sein du Sacrement du mariage, mettant Dieu à la première place. C’est vraiment merveilleux de voir le cheminement de quelqu’un qui a tant pris à coeur la beauté de l’école de la Gospa dans sa vie de tous les jours. Nous continuerons à partager les paroles de Jelena dans de prochaines “Nouvelles”. Aujourd’hui, j’aimerais lire avec vous le message du 25 août à la lumière des origines juives de la Vierge Marie. (En fait, ce message fut difficile à traduire, nous n’arrivions pas à faire couler les mots aussi bien qu’en croate !) :
“Chers enfants ! Aujourd’hui aussi, je suis avec vous dans la prière, pour que Dieu vous donne une foi encore plus forte. Petits enfants, votre foi est petite et malgré cela, vous n’êtes pas même conscients combien vous n’êtes pas prêts à rechercher auprès de Dieu le don de la foi. C’est pourquoi je suis avec vous, petits enfants, pour vous aider à les vivre. Priez, priez, priez, et seulement dans la foi et à travers la prière votre âme trouvera-t-elle la paix, et le monde la joie d’être avec Dieu. Merci d’avoir répondu à mon appel.”
2. La manière dont la Gospa insiste sur la foi est vraiment très parlante ! C’est tellement important que nous devenions de vrais ‘croyants’ ! Rien d’étonnant à ce que la prière du Credo lui soit si chère, elle a même dit aux voyants que c’était sa prière préférée. Malheureusement, beaucoup de nos paroisses ont remplacé le Credo par des petits chants insipides qui ne proclament plus rien de la foi et qui laissent un vide dans le coeur des fidèles. Là encore, la Gospa vient nous guérir de cette plaie mortelle, et, en bonne juive pieuse, nous crie : “Le plus important, c’est d’avoir une foi ferme !” et “Que les prêtres fortifient la foi du peuple !”. Dans un ex-pays communiste, cela vaut son pesant d’or.
Chez nous, l’expression ‘Je crois que’ signifie souvent : ‘je suppose mais rien n’est moins sûr’. Je crois qu’il va faire beau ? Alors je me réserve une marge d’erreur ! Sur le plan spirituel, beaucoup disent : ‘Je crois en Dieu mais je ne pratique pas.’ Souvent ce ‘Je crois en Dieu’ signifie ‘Je sais que Dieu existe mais je ne pratique pas, parce que cette pensée que Dieu existe n’a pas de quoi changer ma vie’.
De même, je crois que telle constellation d’étoiles existe dans le ciel, et alors ? Ça change quoi dans ma vie ? Avec beaucoup d’humour, le Père Slavko comparait cela à un homme qui dirait : ‘Je suis fumeur, mais je ne fume jamais’.
Pour saisir l’extraordinaire attraction de Marie pour le Credo et son désir violent de faire de nous des ‘croyants’, il nous faut entrer avec elle dans le sens profond, réel, biblique du mot ‘je crois’, en hébreu : ‘ani maamin’. Or, dans la Bible, les mots les plus spirituels, les plus divins, sont tirés des réalités les plus concrètes et les plus incarnées de la création, ce qui confère à notre religion judéo-chrétienne le sens profond de l’Incarnation. ‘Ani maamin’, non, cela ne veut pas dire ‘Je sais que ça existe’. Cela veut dire : ‘J’adhère’. Il s’agit d’une action physique très réelle : je colle à cela, je lui suis attaché, je fais corps avec cela, comme un autocollant adhère à la vitre de ma voiture. (Si je colle l’adhésif ‘J’aime Medjugorje !’ sur ma vitre, il me suit partout où je roule, on ne peut plus regarder la voiture sans voir aussi l’adhésif ! Et vous pouvez toujours essayer de le décoller !!)
Si je dis ‘Je crois en Jésus’, cela veut dire que j’adhère à lui de tout mon être, je ‘colle’ à lui et à sa réalité toute entière, je fais corps avec lui, je suis là où il est, je vais là où il va, je me prends les pierres si on le lapide, je reçois le baiser si on l’embrasse, en un mot, je suis UN avec lui. Si ma foi est ferme (si la colle est bonne), alors rien ne pourra me séparer de lui. Si ma foi est faible (si la colle est mauvaise), alors, à la moindre épreuve, à la moindre violence, l’adhésion va lâcher. Je vais prendre de la distance, me couper et errer seul. Aujourd’hui la Vierge nous dit :”Votre foi est petite”. Cela signifie que notre colle est de mauvaise qualité et que nous n’adhérons pas assez fermement à Dieu. “Vous n’êtes même pas conscients”, nous dit-elle. En effet, nous sommes encore tellement loin de lui que nous ne réalisons pas à côté de quel amour divin nous passons en ne croyant pas en lui . Nous sommes encore fixés sur nos “misérables intérets” et faisons trop souvent les mauvais choix pour nos adhésions.
Abandonnons cette fausse interprétation du mot « Foi » qui consisterait en une pensée (bonne) que Dieu existe. La culture gréco-latine l’a intellectualisée, revenons à la source de la révélation biblique et au génie de l’Incarnation. Car Satan lui aussi sait que Dieu existe ! Il n’a aucun doute là-dessus. Pourtant, Satan ne croit pas en Dieu, Satan n’est pas un croyant mais, au contraire, le prototype parfait de l’incroyant : il n’adhère pas, il est ‘déconecté’ de Dieu pour toujours. (Les chrétiens ne disent pas « Je crois en Satan » mais « Je sais que Satan existe », car il n’est pas question d’adhérer à Satan.)
Dans ce processus d’adhésion, la colle c’est bien sûr la grâce, mais pour obtenir la bonne colle, il n’y a que la prière ! “Priez pour avoir une foi ferme “, nous dit Marie.
Mais dans le Credo, je n’affirme pas seulement “Je crois en Dieu”. Je dis aussi que je crois aux différents mystères de la vie de Jésus, aux diverses fonctions de l’Esprit Saint, à la résurrection des morts, etc… Or, ce qui émerveille la Gospa lorsque les croyants prient le Credo, c’est la puissance créatrice, transformante et vivifiante de cette confession de notre foi. Là encore, reportons-nous à ce qu’elle-même a appris sur les genoux de saint Joachim et de sainte Anne : lorsqu’un croyant confesse de ses lèvres une réalité de la foi, alors cette réalité se fortifie en lui, elle vit en lui, elle s’actualise et lui devient réelle.
Ainsi, à chaque fois que je confesse de tout mon coeur “Je crois à la résurrection”, c’est toute la réalité de la Résurrection qui se déploie alors en moi, et je deviens un peu plus ressuscité dans le Christ. Non, je ne récite pas un vieux livre d’histoire ! Je vis la Résurrection ! Si je dis “Je crois en l’Esprit Saint”, alors je permets à cet Esprit de déployer concrètement toutes ses dimensions en moi.
Un jour, j’ai demandéi à Vicka: “À ton avis, pourquoi la Gospa aime-t-elle tant le Credo ?” Elle prit alors son souffle, son regard changea, je voyais qu’elle voulait me communiquer un trésor inestimable mais ne trouvait pas de mots assez beaux. Elle finit par me dire : “Mais ! Dans le Credo ! Si tu voyais ! Mais le Père est vivant ! Jésus est vivant ! L’Esprit est vivant !” Et elle n’avait que ce mot à la bouche : Vivant !
Myriam de Nazareth, merci ! Tu es un bon rabbin.
Chère Gospa, revèle-nous encore davantage ton Fils Jésus,
et son ardent désir de ne faire qu’un avec nous !
Sr Emmanuel
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