CITÉ DU VATICAN, vendredi 8 déc. (ZENIT.org) – À 23 jours du début du
nouveau millénaire, Jean-Paul II a placé l’avenir de l’humanité entre les
mains de l’Immaculée Conception.
Peu après 16 heures, le Pape a prononcé, à genou devant la statue de la
Vierge qui se trouve sur la Place d’Espagne, une prière touchante qu’il
avait lui-même écrite pour cette occasion.
Le Pape se rend Place d’Espagne tous les ans le 8 décembre pour honorer la
Vierge. C’est aussi une fête populaire pour les romains qui viennent
nombreux le saluer. Jean-Paul II a parcouru quelques rues de la ville dans
une voiture décapotable.
C’est le Pape Pie IX qui avait souhaité qu’une statue de la Vierge soit
élevée sur la Place d’Espagne, en mémoire de la promulgation du dogme de
l’Immaculée Conception. Jean-Paul II a offert une couronne de fleurs à la
Vierge.
Les lumières de Noël commençaient à illuminer les rues de Rome lorsque le
Pape a prononcé les mystérieuses paroles de la Genèse, devant la statue de
Marie, entouré d’une multitude de fidèles : “Je mettrai une hostilité entre
toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t’écrasera la tête et tu
l’atteindras au talon” (3, 15).
“Des paroles prophétiques d’espérance qui résonnent à l’aube de
l’histoire”, s’est exclamé le Saint Père. “Elles annoncent la victoire de
Jésus, né d’une femme, qui vaincrait Satan, prince de ce monde”.
“La vérité dramatique de toute l’histoire de l’homme n’est-elle pas
condensée dans ces paroles ?” s’est interrogé Jean-Paul II. L’histoire
“dans sa réalité la plus profonde, est le théâtre d’une lutte terrible
entre les puissances des ténèbres ; une lutte commencée depuis l’origine du
monde et qui durera, comme le dit le Seigneur, jusqu’au dernier jour”.
“L’homme, tout l’homme, est impliqué dans cette confrontation sans trêve.
Il doit combattre sans relâche pour pouvoir rester uni au bien, au prix de
grandes fatigues, avec l’aide de la grâce de Dieu”, a déclaré Jean-Paul II.
S’adressant à Marie, il a conclu en disant : “Nous levons les yeux vers toi
et te demandons de nous soutenir dans notre lutte contre le mal et dans
notre engagement pour le bien. Garde-nous sous ta protection maternelle,
Vierge belle et sainte ! Aide-nous à avancer dans le nouveau millénaire,
revêtus de cette humilité qui a fait de toi la préférée aux yeux du
Très-Haut. Que les fruits de cette année jubilaire ne soient pas perdus !”
Jean-Paul II s’est ensuite rendu à la basilique de Sainte Marie Majeure
pour réaliser l’acte de dévotion mariale le plus typique dans les Églises
catholiques d’orient qui pour la plupart viennent de renaître après des
décennies de persécution, dans les pays qui dépendaient de l’Union Soviétique.
En compagnie de représentants catholiques russes, ukrainiens, roumains,
hongrois, biélorusses, etc., le Pape a participé au chant de l’hymne
acathiste que la liturgie byzantine consacre au mystère de l’Incarnation de
la Vierge.
Il a été entonné en différentes langues : en grec, en hongrois, en
ukrainien, en roumain, en arabe, etc. Cet hymne, qui remonte aux premiers
siècles du christianisme, unissait tous les chrétiens avant le grand
schisme d’Orient au début de ce millénaire.
Les chants, typiques des Églises russes, s’élevaient dans la basilique – la
première de l’histoire consacrée à Marie – au milieu des odeurs d’encens.
Le Pape a prononcé une brève homélie, demandant à Marie de “nous amener à
contempler, à Noël, le mystère de Dieu fait homme pour notre salut”
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