Témoignage de la religieuse guérie par l’intercession de Jean-Paul II

« Un verset le l’Evangile de Jean m’habitait : ‘Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu’ »

ROME, Vendredi 30 mars 2007 (ZENIT.org) – Nous reprenons ci-dessous le témoignage de Sœur Marie-Simon-Pierre, religieuse française guérie l’an dernier de la maladie de Parkinson par l’intercession du pape Jean-Paul II. Le diocèse d’Aix en Provence et Arles vient d’annoncer officiellement la guérison de la religieuse qui appartient à la Congrégation des Petites sœurs des Maternités catholiques (cf. Zenit 29 mars). Le témoignage a été publié par la revue de la cause de Jean-Paul II « Totus tuus » en mai 2006.
* * *

J’étais atteinte d’une maladie de PARKINSON diagnostiquée en juin 2001, celle-ci était latéralisée à gauche ce qui m’handicapait beaucoup, étant gauchère. La maladie évoluait doucement au début mais, au bout de 3 ans les symptômes s’amplifiaient, accentuant les tremblements, les raideurs, les douleurs, les insomnies. A partir du 2 avril 2005 la maladie me ravageait de semaine en semaine, je me voyais diminuer de jour en jour, je ne pouvais plus écrire étant gauchère ou si je le faisais, j’étais difficilement lisible. Conduire ne m’était quasiment plus possible hormis sur des trajets très courts car ma jambe gauche connaissait des périodes de « blocage » et la raideur ne facilitait pas la conduite. Il me fallait de plus en plus de temps pour accomplir mon travail celui-ci était devenu très difficile, travaillant en milieu hospitalier. J’étais fatiguée et épuisée.

Après l’annonce du diagnostic, j’avais beaucoup de difficulté à regarder Jean Paul II à la télévision. Cependant, j’étais très proche de lui par la prière et je savais que lui pouvait comprendre ce que je vivais. De même, j’admirais sa force et son courage qui me stimulaient pour me battre et aimer cette souffrance, car sans amour cela n’avait pas de sens. Je peux dire que c’était un combat au quotidien mais mon seul désir était de le vivre dans la foi et d’adhérer avec amour à la volonté du Père.

A Pâques 2005, je voulais regarder notre Saint Père Jean Paul II à la télévision car je savais intérieurement que ce serait la dernière fois que je pourrais le voir. Toute la matinée, je me suis préparée à cette rencontre sachant que cela serait très difficile pour moi (il me renvoyait à ce que je serais dans quelques années). Cela était dur pour moi étant relativement jeune. Mais un imprévu dans le service ne me permit pas de le revoir.

Puis, le 2 avril 2005 au soir, nous étions réunies en communauté pour vivre en direct avec ROME la veillée de prière sur la Place Saint Pierre grâce à la chaîne de télévision française du diocèse de Paris (KTO). Avec mes Sœurs, nous avons appris en direct le décès de Jean Paul II. Pour moi, tout a basculé, c’était l’effondrement, je venais de perdre un ami, celui qui me comprenait et me donnait la force d’avancer. Dans les jours qui suivirent, je ressentis comme un grand vide mais en même temps j’avais la certitude qu’il était toujours présent.

Le 13 mai, en la fête de Notre Dame de Fatima, le Pape Benoît XVI rend officielle la dispense pour l’ouverture du Procès de Béatification de Jean Paul II. A partir du 14 mai, mes Sœurs de toutes les communautés de France et d’Afrique ont prié par l’intercession de Jean Paul II pour demander ma guérison. Elles prieront sans relâche jusqu’à l’annonce de ma guérison.

J’étais à ce moment-là en vacances. Mon temps de repos terminé, je rentre ce 26 mai, complètement épuisée par la maladie. Or, depuis ce 14 mai, un verset de l’Evangile de Saint Jean m’habite : « Si tu crois, tu verras la Gloire de Dieu ».

Le 1er juin, je n’en peux plus, je lutte pour avancer et tenir debout. Le 2 juin après-midi, je vais trouver ma supérieure pour lui demander d’arrêter mon activité professionnelle. Celle-ci me demande de tenir encore un peu jusqu’à mon retour de Lourdes au mois d’août et elle ajoute : « Jean Paul II n’a pas dit son dernier mot. » Au cours de cette rencontre avec ma supérieure, Jean Paul II était présent à notre échange, échange qui s’est déroulé dans la paix et la sérénité. Elle me tend un stylo et me demande d’écrire « Jean Paul II », il est 17 heures. Avec beaucoup de difficultés, j’écris « Jean Paul II ». Devant l’écriture illisible nous restons un long moment en silence. La fin de la journée se déroule comme les autres.

Après la prière du soir de 21 heures, je repassai par mon bureau puis regagnai ma chambre. Il était entre 21h30 et 21h45. J’ai ressenti alors le désir de prendre un stylo pour écrire. Un peu comme si quelqu’un me disait : « prends ton stylo et écris. » A ma grande surprise, l’écriture était très lisible. Je ne compris pas très bien et je me couchai. Cela faisait exactement deux mois que Jean Paul II nous avait quitté pour la Maison du Père. A 4h30, je me réveillais, stupéfaite d’avoir dormi. D’un bond, je sortais de mon lit, mon corps n’était plus endolori, plus aucune raideur et intérieurement je n’étais plus la même. Puis, un appel intérieur, une force me poussait à aller prier devant le Saint-Sacrement. Je descendis à l’oratoire. Je priais devant le Saint Sacrement. Une grande paix m’enveloppait, une sensation de bien-être. Quelque chose de trop grand, un mystère difficile à expliquer avec des mots. Ensuite, toujours devant le Saint-Sacrement, je méditais les mystères lumineux de Jean Paul II. Puis, à 6 heures, je suis sortie pour rejoindre mes sœurs à la Chapelle pour un temps d’oraison suivi de l’Eucharistie. J’avais environ 50 mètres à parcourir et là je me suis aperçue que mon bras gauche balançait à la marche contrairement à d’habitude où celui-ci restait immobile le long de mon corps. Je remarquais aussi une légèreté dans tout mon corps, une souplesse que je ne connaissais plus depuis longtemps. Au cours de cette Eucharistie, j’étais habitée par une grande joie et une grande paix. C’était le 3 juin, fête du Cœur Sacré de Jésus. A la sortie de la messe, j’étais convaincue que j’étais guérie… ma main ne tremblait plus du tout. Je partis écrire de nouveau et à midi j’arrêtai brutalement tous mes médicaments.

Le 7 juin, je me suis rendue comme prévu chez le neurologue qui me suivait depuis 4 ans. Celui-ci a constaté avec surprise la disparition de tous les signes alors que je ne prenais plus de traitement depuis 5 jours. Dès le lendemain, ma supérieure générale a confié notre action de grâce à toutes les communautés. Toute la congrégation a alors commencé une neuvaine d’action de grâce à Jean-Paul II.

Cela fait maintenant 10 mois que j’ai cessé tout traitement. J’ai repris une activité normale, j’écris sans aucune difficulté, je conduis de nouveau et sur de très longues distances. Je peux dire que cela est comme une seconde naissance, une nouvelle vie car rien n’est plus comme avant.

Aujourd’hui, je peux dire qu’un ami est parti loin de notre terre et est cependant si proche maintenant de mon cœur. Il a fait grandir en moi le désir de l’adoration du Saint Sacrement et l’amour de l’Eucharistie qui ont une place primordiale dans ma vie de chaque jour.

Ce que le Seigneur m’a donné de vivre par l’intercession de Jean Paul II est un grand mystère difficile à expliquer avec des mots, tellement c’est grand, tellement c’est fort …mais rien n’est impossible à Dieu. Oui, « si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ».

[Source : Totus tuus, numéro de mai 2006] ZF07033004

*** Le processus de béatification de Jean-Paul II avance à grands pas !

Les plus fervents admirateurs du pape polonais, mort il y a deux ans, aimeraient même qu’il soit canonisé directement, sans être d’abord déclaré bienheureux.

DEUX ANS après sa mort, Jean-Paul II reste le pape de tous les records, dont celui de rapidité pour son procès en canonisation, ouvert par Benoît XVI quarante et un jours après sa mort. Lundi, dans la cathédrale de Rome, le jour anniversaire de sa disparition, s’achèvera la première phase de ce procès en canonisation. Du niveau local, l’instruction passera à l’échelon supérieur. Elle arrivera aux mains de la congrégation pour la Cause des saints. À charge pour la « fabrique » des saints du Vatican de faire de Karol Wojtyla le quatre-vingt-septième pape bienheureux ou saint de l’Église catholique. Mais pour le postulateur de la cause du pape polonais, il n’est pas question de sauter les étapes. Pour lui, ce n’est pas parce que le procès avance bon train qu’il doit être bâclé.

Mgr Slawomir Oder, 44 ans, président du tribunal d’appel du diocèse de Rome, désigné pour instruire le procès en sainteté de son compatriote, estime que « le temps du procès constitue un moment précieux » pour « mieux connaître la vie, l’en­seignement et le message spirituel » du pape. Il doit désormais consigner au Vatican les quelque 130 témoignages, études historiques et théologiques sur l’ensemble des écrits de Karol Wojtyla et de Jean-Paul II qu’il a recueillis.

Ferveur des fidèles

Tous ces témoignages ne sont pas en faveur du pape. Un groupe de théologiens a ainsi apporté sa cri­tique à l’enseignement de Jean-Paul II.

Pour son ancien secrétaire, le cardinal Stanislaw Dziwisz, un danger plus grave pèserait sur le procès. La chasse aux anciens collaborateurs du régime communiste dans le clergé polonais serait aussi « une manière de faire obstacle » à sa canonisation. Il a donc demandé à Benoît XVI de l’accélérer.

Ces critiques sont prises en compte, mais ne remettent pas en cause la ferveur des fidèles. Jean-Paul II déclenche la passion. À l’au­tomne dernier, certaines boutiques de souvenirs autour du Vatican proposaient de fausses reliques de Jean-Paul II.

Mgr Oder a mis le holà à ce commerce lucratif, plaçant au passage ses propres services au bord de la banqueroute. Il avait en effet indiqué que des reliques officielles – un petit morceau d’une des soutanes du pape – pouvaient être obtenues « gratuitement » en lui écrivant. Il n’avait pas pensé au coût du timbre.

Mgr Oder garde cependant toujours la tête froide. Il n’avance aucune date et ne fait aucune hypothèse sur la possibilité pour Jean-Paul II de sauter une étape dans le processus de canonisation, qui ferait immédiatement de lui un saint sans avoir été auparavant déclaré bienheureux.

S’il existe des précédents ré­cents, ils n’ont cependant jamais abouti. En 1963, à la mort de Jean XXIII, quelques évêques demandèrent aux pères du concile Vatican II de canoniser par acclamation le pape qui les avait convoqués. Paul VI s’y refusa. Jean-Paul II, confronté à la même question en 2003, aurait lui-même jugé cette solution inopportune pour mère Teresa dont il avait pourtant fait accélérer le procès.

www.lefigaro.fr

Soyez le premier à partager cet article !