Naissance au Ciel de frère Roger

Frère Roger est entré dans la vie d’éternité
Au cours de la prière du soir du mardi 16 août, au milieu de la foule qui entourait la communauté dans l’Église de la Réconciliation, une femme probablement déséquilibrée a violemment frappé à coup de couteau frère Roger qui est décédé quelques instants après.

La communauté de Taizé est dans la peine et remercie tous ceux qui la soutiennent de leur affection et de leur prière. Le matin du 17 août, lendemain de la mort de frère Roger, cette prière a été prononcée dans l’église :

« Toi, le Christ de compassion, tu nous donnes d’être en communion avec ceux qui nous ont précédés, et qui peuvent nous demeurer si proches. Nous remettons entre tes mains notre frère Roger. Déjà il contemple l’invisible. A sa suite, tu nous prépares à accueillir un rayonnement de ta clarté. »

Les obsèques de frère Roger seront célébrées mardi 23 août à 14h.

Son corps est déposé dans l’église de Taizé chaque après-midi de 15h. à 19h., pour que tous ceux qui le veulent puissent aller se recueillir auprès de lui.

Voici huit ans, frère Roger avait désigné frère Alois pour lui succéder, après sa mort, comme responsable de la communauté. Frère Alois est entré tout de suite dans son ministère de serviteur de la communion au cœur de la communauté.

Les hommages à Frère Roger, tué mardi soir, se succèdent

Le pape Benoît XVI s’est déclaré choqué par le meurtre “effroyable” de Frère Roger, dont il avait reçu une lettre la veille. Dans ce courrier, Frère Roger s’excusait de ne pouvoir assister aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), qui débutent jeudi à Cologne, en raison de son état de santé.

Pour Jacques Chirac, le religieux “restera pour tous, et singulièrement pour les jeunes, comme l’un des serviteurs les plus remarquables des valeurs de respect et de tolérance qui fondent les communautés humaines”.

Le Premier ministre, Dominique de Villepin, a salué de son côté une “figure marquante de notre histoire religieuse” dont l’action à la tête de la communauté oecuménique de Taizé a eu des effets “dans le monde entier”.

PRIERE TOUTE LA NUIT A TAIZE

“C’est un homme de paix qui a été tué à Taizé”, a déclaré pour sa part le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy. “Il avait su établir au sein de l’Eglise catholique un échange spirituel avec d’autres Eglises (…) Nous n’oublierons pas son message”.

Mgr Jean-Pierre Ricard a adressé dans la nuit un message à la communauté de Taizé. Frère Roger, “si doux, vient d’achever sa course terrestre, victime de la violence. Quel mystère…”, écrit le président de la Conférence des évêques de France.

“Avec vous, je rends grâce à Dieu pour la force de son témoignage et sa patiente ténacité à faire de Taizé le lieu de ressourcement de tant de disciples du Christ, au-delà des divisions, et le rendez-vous de l’espérance pour tant de pauvres à travers le monde”, ajoute Mgr Ricard.

A Taizé, les cloches ont sonné à minuit en hommage à frère Roger et certains des 2.500 jeunes qui y séjournent actuellement ont veillé toute la nuit.

“Ils réagissent très calmement. On a distribué du thé chaud et des couvertures. Le calme est vite revenu dans la prière”, a déclaré frère Maxime, un des membres de la communauté. “Ils ont décidé de ne rien changer à leur programme”.

Frère Roger, pasteur protestant originaire de Suisse, s’était installé en Bourgogne en 1940. En 1986, la communauté avait accueilli Jean Paul II lors de son voyage à Lyon.

*** Obsèques de frère Roger : les Eglises chrétiennes réunies dans la simplicité et le recueillement
« Il croyait à l’œcuménisme de la sainteté », a rappelé le cardinal Walter Kasper

ROME, Mardi 23 août 2005 (ZENIT.org) – Les obsèques de frère Roger Schutz ont eu lieu à Taizé, ce mardi après-midi dans l’église de la Réconciliation, en présence de plus de 10.000 jeunes et des représentants de différentes Eglises et communautés chrétiennes, ainsi que des autorités civiles de plusieurs pays.

Le frère Roger, âgé de 90 ans, a été assassiné le 16 août dernier par une femme de 36 ans, originaire de Roumanie, apparemment déséquilibrée.

Les obsèques de frère Roger ont été présidées par le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des chrétiens, qui a célébré l’Eucharistie en présence de quatre autres prêtres de la Communauté de Taizé. Au début de la célébration, le cardinal Kasper a lu un message de Benoît XVI (cf. Zenit, 18 août 2005).

Le télégramme, envoyé au nom du pape par le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat, rappelle qu’à Taizé, « de nombreuses générations de chrétiens, dans le respect de leur confession propre » ont fait « une authentique expérience de foi, dans la rencontre avec le Christ, grâce à la prière et à l’amour fraternel, répondant ainsi à son invitation à vivre l’unité par le lien de la paix ».

Au début de la célébration, le frère Alois, qui a succédé à frère Roger comme prieur de la Communauté, a confié Luminita Solcan qui « dans un acte maladif, a mis fin à la vie de notre frère Roger » au pardon de Dieu. « Avec le Christ sur la croix nous te disons : Père, pardonne-lui, elle ne sait pas ce qu’elle a fait », a-t-il déclaré.

Le frère Alois, catholique allemand, a rappelé que frère Roger répétait ces mots : « Dieu est uni à chaque être humain, sans exception ».

« Cette confiance portait et portera la vocation œcuménique de notre petite communauté. Avec toute l’Église nous voulons croire cette réalité et tout faire pour l’exprimer par notre vie », a-t-il déclaré.

Le cardinal Kasper a quant à lui affirmé : « Plus qu’un guide ou un maître spirituel, frère Roger a été pour beaucoup comme un père, comme un reflet du Père éternel et de l’universalité de son amour ».

Rappelant que frère Roger souffrait particulièrement de la division des chrétiens, il a expliqué : « Il voulait vivre la foi de l’Église indivise, sans rompre avec quiconque, dans une grande fraternité ».

« Il croyait avant tout à l’œcuménisme de la sainteté, cette sainteté qui change le fond de l’âme et qui seule conduit vers la pleine communion », a-t-il ajouté.

A la célébration participaient entre autres : Mgr Fortunato Baldelli, nonce apostolique en France, le pasteur Arnold de Clermont, Président de la Fédération Protestante de France et Président de la Conférence des Églises européennes, Mme Geneviève Jacques, Secrétaire Générale par intérim du Conseil œcuménique des Eglises, le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, Mgr Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des Evêques de France, des évêques catholiques de nombreux pays, l’archiprêtre Mikhail Gundiaev, représentant le patriarcat de Moscou (Eglise orthodoxe), le dr. Nigel McCulloch, représentant l’archevêque de Cantorbéry, des représentants du patriarcat orthodoxe de Roumanie, de l’Eglise épiscopalienne des Etats-Unis, de l’Eglise évangélique de Suisse, d’Allemagne, de l’Eglise Réformée et d’autres confessions chrétiennes.

Parmi les représentants des autorités politiques figuraient le président allemand Horst Köhler, le ministre de l’intérieur français Nicolas Sarkozy, M. Adrian Lameni, secrétaire d’Etat pour les cultes de Roumanie, porteur d’un message de son premier ministre.

Les traditionnels chants de Taizé ont contribué à créer une atmosphère de recueillement. L’homélie de la messe a été remplacée par un temps de prière silencieuse.

A l’issue de la célébration, les membres de la Communauté ont accompagné la dépouille de frère Roger au petit cimetière de Taizé où il a été inhumé, auprès de sa mère et de plusieurs frères.

La Bonne Nouvelle – 8 rue Roger Lévy
47180 Sainte Bazeille (France)
Tél: 05.53.20.99.86

Nos sites :
www.labonnenouvelle.fr 
www.mariereine.com
www.rosary-world.com
https://pelerinages.labonnenouvelle.net/

Soyez le premier à partager cet article !