A l’âge de 11 ans, j’ai été violé par deux jeunes hommes. Cela m’a profondément traumatisé. J’avais très peur de le dire à ma famille. Ces jeunes me redemandaient la même chose chaque fois qu’il leur semblait bon (sous la menace de le dire à mes parents), puis par la suite, en m’achetant par des petits cadeaux.
Depuis ce fameux soir, quelque chose en moi était brisé. Après avoir eu mon CAP, j’ai pu rentrer dans un hôpital. Le travail me plaisait beaucoup. Le soir j’avais le cafard, je sortais avec des copains, je buvais un peu et puis, vers le 10 du mois, je n’avais plus un rond.
Un jour, dans un service, j’ai soigné un travesti. Je lui demandais où il se prostituait, et un soir j’ai fait un essai, près d’une grande gare, mort de peur. Cela a marché, et j’ai recommencé, en d’autres endroits, par la suite. J’y allais presque tous les deux jours, et surtout les jours de congé. Mais j’avais très peur car deux fois on avait attenté à ma vie. Peur aussi de tomber sur des “macs”.
Il m’arrivait de rentrer dans une église pour faire une petite prière à Marie, en vitesse, parce que j’avais peur qu’on me tue. Entre le travail à l’hôpital et le soir sur le trottoir, ça use vite. J’étais claqué. Autour de moi, on commençait à jaser : la façon dont je m’habillais, les retards… De plus en plus, j’avais le cafard et le dégoût de moi-même. Ce dont je souffrais le plus, c’était de ne pas avoir de vrais amis pour parler de mes problèmes. Et dans mon travail, pas question d’en parler.
Un soir, j’avais décidé de ne pas me prostituer et d’aller au cinéma. Après le film, rentrant chez moi, fatigué, dégoûté de tout ce que je vivais, je me suis mis à pleurer beaucoup, puis j’appelais : « Jésus, Marie ! » Petit à petit, une paix profonde m’envahit et je pleurais doucement. J’étais sûr que je n’étais plus seul, qu’il y avait quelqu’un en moi, et cela me faisait du bien de pleurer. Je continuais d’appeler Jésus, Marie.
J’ai prié et j’ai pris la décision de changer de vie. Ayant eu mes congés, je suis parti dans ma famille. Là, je suis allé voir un vieux prêtre pour parler avec lui. Je lui ai dit tout ce que je vivais, que je voulais changer à tout prix et donner ma vie à Jésus. On a beaucoup discuté. Je voulais être moine. Après mes congés, j’ai donné ma démission à l’hôpital et quelques semaines après, je rentrais dans un monastère.
Cela fait dix ans à présent. Ce changement de vie ne fut pas facile du jour au lendemain. J’ai été aidé par mon supérieur, par mes frères. Je continue encore à me battre, car il faut un long chemin pour se convertir. Mais je ne suis plus seul : Jésus est là qui me guérit chaque jour de mes blessures par l’Eucharistie.
À tous mes frères et soeurs paumés, je voudrais dire qu’avec Jésus et Marie c’est possible de s’en sortir dans n’importe quelle situation où l’on se trouve. Jésus guérit, Jésus descend au plus profond de nos désespoirs et de notre péché pour nous attirer vers le jour, vers sa lumière. À tous ceux et celles qui n’ont même plus la force de tendre la main, Jésus est là qui vous dit : Je t’aime comme tu es. Aie confiance. Viens, allons sur l’autre rive…
Guillaume, 30 ans
Source : “Ivre de Vivre” de Daniel Ange aux Editions Le Sarment Fayard de La Bonne Nouvelle ci-dessus.
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