Première lecture
Lecture du second livre des Martyrs d’Israël la Sagesse (11,23 à 12,2).
Il arriva aussi que sept frères ayant été arrêtés avec leur mère, le roi voulut les contraindre, en leur
infligeant les fouets et les nerfs de bœuf, à toucher à la viande de porc interdite par la loi. L’un d’eux se faisant leur porte-parole : “Que vas-tu, dit-il, demander et apprendre de nous? Nous sommes prêts à mourir plutôt que d’enfreindre les lois de nos pères.” Le roi, hors de lui, fit mettre sur le feu des poêles et des chaudrons. Sitôt qu’ils furent brûlants, il ordonna de couper la langue à celui qui avait été leur porte-parole, de lui enlever la peau de la tête et de lui trancher les extrémités, sous les yeux de ses autres frères et de sa mère. Lorsqu’il fut complètement impotent, il commanda de l’approcher du feu, respirant encore, et de le faire passer à la poêle. Tandis que la vapeur de la poêle se répandait au loin, les autres s’exhortaient mutuellement avec leur mère à mourir avec vaillance “Le Seigneur Dieu voit, disaient-ils, et il a en vérité cette compassion de nous selon que Moïse l’a annoncé par le cantique qui proteste ouvertement en ces termes : Et il aura pitié de ses serviteurs.” Lorsque le premier eut quitté la vie de cette manière, on amena le second pour le supplice. Après lui avoir arraché la peau de la tête avec les cheveux, on lui demandait : “Veux-tu manger du porc, avant que ton corps soit torturé membre par membre?” Il répondit dans la langue de ses pères : “Non!” C’est pourquoi lui aussi fut à son tour soumis aux tourments. Au moment de rendre le dernier soupir : “Scélérat que tu es, dit-il, tu nous exclus de cette vie présente, mais le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle, nous qui mourons pour ses lois.” Après lui on châtia le troisième. Il présenta aussitôt sa langue comme on le lui demandait et tendit ses mains avec intrépidité; il déclara courageusement : “C’est du Ciel que je tiens ces membres, mais à cause de ses lois je les méprise et c’est de lui que j’espère les recouvrer de nouveau.” Le roi lui-même et son escorte furent frappés du courage de ce jeune homme qui comptait les souffrances pour rien. Ce dernier une fois mort, on soumit le quatrième aux mêmes tourments et tortures. Sur le point d’expirer il s’exprima de la sorte : “Mieux vaut mourir de la main des hommes en tenant de Dieu l’espoir d’être ressuscité par lui, car pour toi il n’y aura pas de résurrection à la vie éternelle. »
Psaume 16
Le jour viendra Seigneur ou je m’émerveillerai en ta présence.
Ou bien : Roi du monde, écoute la justice ! !
Seigneur, écoute la justice !
Entends ma plainte, accueille ma prière.
Tu sonde mon cœur, tu me visites la nuit,
Tu m’éprouves, sans rien trouver.
J’ai tenu mes pas sur tes traces,
Jamais mon pied n’a trébuché.
Je t’appelle, toi, le Dieu qui répond :
Ecoute-moi, entends ce que je dis.
Garde-moi comme la prunelle de l’œil ;
A l’ombre, de tes ailes, cache-moi
Et moi, par la justice, je verrais ta face :
Au réveil, je me rassasierai de ton visage.
.
2ème lecture
Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens (2,16 à 3,5)
Que notre Seigneur Jésus Christ lui-même, ainsi que Dieu notre Père, qui nous a aimés et nous a
donné, par grâce, consolation éternelle et heureuse espérance, consolent vos cœurs et les affermissent en toute bonne œuvre et parole. Mais le Seigneur est fidèle : il vous affermira et vous gardera du Mauvais. Nous avons d’ailleurs, dans le Seigneur, toute confiance en vous : ce que nous vous prescrivons, vous le faites et vous continuerez de le faire. Que le Seigneur dirige vos cœurs vers l’amour de Dieu et la constance du Christ.
Alléluia, alléluia.
Jésus Christ, premier né d’entre les morts, à toi gloire et puissance pour les siècles et les siècles. Alléluia !
Evangile de Jésus Christ selon saint Luc (20,27-38)
“Quelques-uns des Saducéens – ces gens qui prétendent qu’il n’y a pas de résurrection – vinrent trouver Jésus et lui objectèrent : «Maître, Moïse a prescrit : Si quelqu’un a un frère marié, et que celui-ci meurt sans avoir d’enfants, il épousera la veuve pour susciter une postérité à son frère. – Or, il y avait sept frères. Le premier se maria, et mourut sans enfants. Le second épousa la veuve, puis le troisième, et puis tous les sept qui moururent sans enfants. A son
tour, la femme mourut aussi. Eh bien ! lors de la résurrection, duquel doit-elle être l’épouse ? car elle l’a été des sept.»
“Jésus répondit : «Les enfants de ce siècle prennent femme ou mari ; mais ceux qui seront trouvés dignes d’avoir part au siècle à venir et à la résurrection d’entre les morts, n’auront ni femme ni mari. Ils ne peuvent plus mourir parce qu’ils sont comme les anges et qu’ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection.
“«Que d’autre part, les morts ressuscitent, c’est ce que Moïse a fait connaître, au passage du Buisson ardent, lorsqu’il nomme le Seigneur : Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Or, Dieu n’est pas un Dieu de morts, mais bien de vivants ; car, pour lui, tous sont vivants.»”
Homélie :
“Quelques-uns des Saducéens – ces gens qui prétendent qu’il n’y a pas de résurrection – vinrent trouver Jésus.”
Cinq jours avant sa Résurrection d’entre les morts, Jésus est interrogé par des membres de la secte des Sadducéens, hommes religieux peut-être, mais qui ne croyaient pas à la résurrection des corps.
Jésus, le Sauveur des hommes, venaient juste de ressusciter Lazare, quelques jours auparavant, disant en cette occasion : “C’est moi la résurrection et la vie !” (Jn. 11, 25) Ce qui signifie que, dans l’esprit de Jésus, la Résurrection était très présente : il en vivait
déjà ! Pour ces Sadducéens, le moment était vraiment mal choisi pour essayer de nier la résurrection… Ou plutôt, le Malin, le Démon, avait bien choisi l’occasion pour essayer de décourager le Sauveur, qui était sur le point de le vaincre, lui, l’ennemi de la nature
humaine, l’ange des ténèbres et de la mort éternelle…
“… et lui objectèrent : «Maître, Moïse a prescrit : Si quelqu’un a un frère marié, et que celui-ci meurt sans avoir d’enfants, il épousera la veuve pour susciter une postérité à son frère. – Or, il y avait sept frères. Le premier se maria, et mourut sans enfants. Le
second épousa la veuve, puis le troisième, et puis tous les sept qui moururent sans enfants. A son tour, la femme mourut aussi. Eh bien ! Lors de la résurrection, duquel doit-elle être l’épouse ? Car elle l’a été des sept.» Jésus répondit : «Les enfants de ce siècle prennent femme ou mari ; mais ceux qui seront trouvés dignes d’avoir part au siècle à venir et à la résurrection d’entre les morts, n’auront ni femme ni mari.»”
Si, durant cette vie sur terre, une femme épouse successivement plusieurs hommes qui décèdent l’un après l’autre, ou, réciproquement, si un homme épouse successivement plusieurs femmes, il est clair que, s’ils “seront trouvés dignes d’avoir part au siècle à venir et à la résurrection d’entre les morts”, alors ils auront entre eux des liens affectifs particuliers, comme dans le cas de simples couples composés d’un seul homme et d’une seule femme. Mais, quoi qu’il en soit, il y a autre chose que Jésus veut essayer de faire comprendre à ses contradicteurs, et à nous aussi aujourd’hui.
En effet, si la Résurrection des corps est importante et tout à fait essentielle au bonheur éternel des hommes et des femmes que Dieu a créés dans son Amour, cette Résurrection des corps n’a pas pour but premier la glorification de la personne ainsi ressuscitée corps et âme, mais bien la Gloire du Christ lui-même, Tête et Chef de l’Eglise, son Corps mystique. La Résurrection des corps est destinée d’abord et avant tout à la glorification de ce que Saint Augustin appelle le “Christ Total”, c’est-à-dire l’union du Christ et de l’Eglise.
Ainsi, tous ceux qui seront ressuscités corps et âme pour la vie éternelle seront entièrement tournés vers le Christ : tout leur être, corps et âme, sera pour la Gloire du Christ, et donc pour la Gloire de Dieu ! C’est pourquoi Jésus ajoute : “Ils ne peuvent plus mourir parce qu’ils sont comme les anges et qu’ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection.” Aucune créature ne pourra jamais détourner de Dieu chacun des élus qui seront au Ciel : ni leur propre moi, ni leur propre corps, ni aucun être ne pourra les détourner de Dieu ! Une seule chose compte pour les hommes et pour les femmes ressuscités corps et âme : le Corps du Christ !
“«Que d’autre part, les morts ressuscitent, c’est ce que Moïse a fait connaître, au passage du Buisson ardent (Ex. 3, 6), lorsqu’il nomme le Seigneur : Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Or, Dieu n’est pas un Dieu de morts, mais bien de vivants ; car, pour lui, tous sont vivants.»”
Jésus cite les paroles de Dieu à Moïse : “Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob.” (Ex. 3, 6) Jésus cite ces paroles, non seulement pour essayer de convaincre les Sadducéens, mais surtout pour manifester son désir de sa propre Résurrection, qui aura lieu dans cinq jours… Jésus est à trois jours de sa Passion et de sa mort : penser à sa proche Résurrection est pour lui le plus puissant des réconforts ! Mais le dire et le proclamer affermit aussi sa confiance en la Toute-Puissance de son Père, qui est aux Cieux !
Nous aussi qui vivons aujourd’hui, dans l’attente de notre propre Résurrection, n’hésitons pas à proclamer notre foi en la Vie éternelle ! Vivons dans le désir de voir un jour le Seigneur Jésus face à face, lui, la Tête, le Chef d’un si grand Corps, qui est son Eglise !
Préparons notre propre Résurrection, proclamons notre foi en Jésus ressuscité, source de toute Vie et de toute Résurrection !
Aujourd’hui, préparons-nous à recevoir le Sacrement du Corps et du Sang du Christ, demandons à la Très Sainte Vierge Marie de préparer notre cœur à recevoir Jésus pour la Gloire de Dieu, dans l’unité parfaite du Corps du Christ ressuscité !
Père Daniel Meynen – http://homily-service.net
La Bonne Nouvelle – 8 rue Roger Lévy
47180 Sainte Bazeille (France)
Tél: 05.53.20.99.86
Nos sites :
www.labonnenouvelle.fr
www.mariereine.com
www.rosary-world.com
https://pelerinages.labonnenouvelle.net/