Première lecture
Lecture du livre de Ben Sirac le Sage (35,12-18).
Le Seigneur est un juge qui ne fait pas de différence entre les hommes. Il ne défavorise pas le pauvre, il écoute la prière de l’opprimé. Il ne méprise pas la supplication de l’orphelin, ni la plainte répétée de la veuve. Celui qui sert Dieu de tout son cœur est bien accueilli, et sa prière parvient jusqu’au ciel. La prière du pauvre traverse les années ; tant qu’elle n’a pas atteint son but, il demeure inconsolable. Il ne s’arrête pas avant que le Très-Haut ait jeté les yeux sur lui, prononcé en faveur des justes et rendu justice.
Psaume 33
Un pauvre a crié : Dieu l’écoute et le sauve !
Ou bien : Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu.
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse en mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur
Que les pauvres m’entendent et soient en fête
Le Seigneur regarde les justes,
Il écoute attentif à leur cris.
Le Seigneur entend ceux qui l’appellent :
De toutes leurs angoisses, il les délivre.
Il est proche des cœurs brisés,
Il sauve l’esprit abattu.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs :
Pas de châtiments pour qui trouve en lui son refuge
2ème lecture
Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre à Timothée (4, 6-8.16-18)
Me voici déjà offert en sacrifice, le moment est venu. Je me suis battu, j’ai tenu jusqu’au bout de la course, je suis resté fidèle. Je n’ai plus qu’à recevoir la récompense du vainqueur : dans la justice, le Seigneur, le juge impartial, me la remettra en ce jour-là, comme à tous ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation dans la gloire. La première fois que j’ai présenté ma défense, personne ne m’a soutenu : tous m’ont abandonné. Que Dieu ne leur en tienne pas rigueur. Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que je puisse jusqu’au bout annoncer l’Evangile et le faire entendre à toutes les nations païennes. J’ai échappé à la gueule du lion ; le Seigneur me fera encore échapper a tout ce qu’on a fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer au ciel, dans son Royaume. A lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.
Alléluia, alléluia.
Dieu ne regarde pas l’apparence, comme les hommes : il sonde les reins et les coeurs. Alléluia.
Evangile de Jésus Christ selon saint Luc (18, 9-14)
“Jésus dit encore cette parabole à l’adresse des gens qui se
flattaient d’être justes et méprisaient les autres : «Deux hommes
montèrent pour prier au temple ; l’un était pharisien, l’autre
publicain. Debout, le pharisien priait en lui-même : Je te remercie,
mon Dieu, de ne pas être comme le reste des hommes, rapaces,
malhonnêtes, adultères, ni même comme le publicain que voilà ; je
jeûne deux fois la semaine ; je paie la dîme de tous mes revenus. Le
publicain, lui, restant à distance, n’osait même pas lever les yeux au
ciel ; il se frappait la poitrine en disant : O Dieu, aie pitié du
pécheur que je suis ! – Eh bien ! je vous le déclare, celui-ci
redescendit justifié, au contraire de l’autre. Quiconque en effet
s’élève, sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé.»”
Homélie :
Voilà une parabole bien connue : celle du pharisien et du publicain ! Chacun peut se reconnaître dans l’un des deux personnages. Mais dans lequel ? Dans le pharisien, ou dans le publicain ? C’est bien là la question du jour. Si nous nous reconnaissons dans le publicain, je
doute fort que nous soyons de faux publicains, et, hélas, de vrais pharisiens… Car il ne s’agit pas de SE reconnaître, de SE penser, de SE justifier, mais bien d’être ce que nous sommes sous le regard de Dieu. C’est en effet Dieu qui justifie l’homme, et non pas l’homme
qui SE justifie.
Avoir l’humilité, c’est être vrai envers soi-même : l’humilité, c’est la vérité. Celui qui est vraiment humble verra toujours de l’orgueil en lui. L’humilité vraie ne se rend pas compte de son état : celui qui possède l’humilité croit ne rien avoir, alors que, justement, il a Dieu pour lui et en lui ! L’homme qui se reconnaît comme créature dépendante de Dieu s’abaisse tellement en se mettant à sa véritable place devant son Créateur que Dieu ne peut le laisser en cet état : le Seigneur l’élève jusqu’à sa propre Gloire afin d’en faire son enfant d’adoption. En un mot, celui qui s’humilie, Dieu le justifie !
Plus quelqu’un se fait petit aux yeux de Dieu, plus le Seigneur se plaît à venir habiter en lui et à faire resplendir cette lumière divine qui est la sienne. “Dieu est Lumière”, nous dit Saint Jean (1 Jn. 1, 5 – cf. aussi Ap. 21, 23 ; 22, 5). C’est pourquoi tous ceux en qui Dieu habite comme dans son Temple, Saint Paul dit qu’ils sont “lumière dans le Seigneur” (Ep. 5, 8) : ce sont de “vraies lumières” (ibidem). Véritable paradoxe, paradoxe de l’évangile, bien sûr… Il
faut en effet s’anéantir devant Dieu, croire que l’on tient tout du Seigneur, et le réaliser vraiment, pour participer à la plus grande oeuvre qui soit au monde : l’Oeuvre de Dieu !
“Vous êtes la lumière du monde… Que votre lumière luise si bien devant les hommes, qu’à la vue de vos bonnes oeuvres, ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.” (Mt. 5, 14-16) Grâce à notre humilité, nous pouvons être lumières du monde ! Ne renversons pas l’ordre des choses : nous ne devons pas nous efforcer d’être lumières du monde tout en nous conservant dans l’humilité ; nous devons, au contraire, nous efforcer d’être humbles afin de devenir, par la grâce de Dieu, lumières du monde. “Quiconque en effet s’élève, sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé.” (Lc. 18, 14)
Aujourd’hui, cet ordre des choses est peu observé, hélas… L’orgueil domine le monde, et c’est ce qui conduit le monde à sa perte… Car l’humilité, qui n’est pas seulement une vertu surnaturelle, mais aussi humaine, n’est pas assez présente parmi les hommes de notre temps…
Quand quelqu’un possède l’humilité, alors, il se rapproche si près de Dieu qu’il devient semblable au Créateur de toutes choses : l’homme humble est un vrai homme, tellement vrai que, s’il n’y avait pas eu le péché originel, il serait semblable au premier homme que Dieu créa à l’aube de l’univers !
L’homme humble est un vrai homme, la femme humble est une vraie femme. Puissions-nous avoir de tels hommes, et de telles femmes, pour gouverner le monde, les pays, les régions, les villes et les villages ! Car ces hommes et ces femmes seraient pour le monde entier de vraies lumières capables d’actes parfois héroïques et désintéressés, de “bonnes oeuvres” (Mt. 5, 16) pour le salut de toute l’humanité. Des personnalités vraies et marquantes, des hommes et des femmes qui puissent être des repères pour leurs concitoyens, voilà ce dont notre monde a tant besoin aujourd’hui !
Dans toute l’histoire de l’humanité, nous n’avons pas connu et nous ne connaîtrons jamais de plus vraie femme que Marie, la Mère de Jésus. Son humilité est sans pareil et restera toujours inégalée et inégalable. Ce qui lui valut de recevoir la plus grande dignité qui soit : celle de Mère de Dieu ! Vraiment, c’est bien en Marie que s’accomplit parfaitement cette parole du Seigneur : “Celui qui s’abaisse sera élevé.” (Lc. 18, 14) Vraiment, Marie a été cette femme
forte, cette vraie femme, cette créature semblable à Dieu, portant son humanité à son parfait achèvement, non seulement au pied de la Croix du Calvaire, mais surtout au Cénacle, avec les Apôtres, le Jour de la Pentecôte !
Aujourd’hui, comme chaque dimanche, nous allons recevoir en nous Jésus-Eucharistie. Nous allons nous approcher de l’autel du Seigneur. Cette démarche témoigne à la fois de notre humilité et de notre grandeur. Elle témoigne de notre humilité, car nous nous abaissons à
croire que ce que nous voyons comme du pain n’est pas du pain mais bien le Corps du Christ. Elle témoigne de notre grandeur, car, dans la communion, nous devenons vraiment le Corps du Christ, fils adoptifs dans le Fils unique de Dieu ! Que cette démarche soit notre justification, pour le salut du monde !
Père Daniel Meynen – http://homily-service.net
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