Le père Maximilien Marie Kolbe reste un modèle et un ami pour l’ensemble des membres de la Communion Marie Reine de la Paix.
Maximilien Marie Kolbe
Donner sa vie
En Juillet 1941, on fit mettre en rang les prisonniers destinés à mourir de faim, Maximilien-Marie Kolbe se présenta spontanément et déclara qu’il était prêt à aller vers la mort à la place de l’un d’eux. Après deux semaines de tourments causés par la faim, une injection mortelle lui enleva la vie, le 14 Août 1941. Tout cela arriva dans le camp d’Auschwitz. La désobéissance à Dieu, créateur de la vie, a causé en ce lieu l’hécatombe de tant d’innocents. Notre époque est restée marquée par l’extermination de l’homme innocent. Le père Kolbe revendiqua sur le lieu de la mort le droit à la vie d’un innocent. Cet homme, François Gajowniczek, vit encore. Pour lui, le Père Kolbe a réaffirmé le droit exclusif du Créateur sur la vie de l’homme, et il a rendu témoignage au Christ et à l’amour. En donnant sa vie pour un frère, il s’est rendu semblable au Christ. Pour cela, j’ai décrété que Maximilien Kolbe sera vénéré comme martyr. Elle est précieuse aux yeux du Seigneur la mort de ses amis.
Qui était donc Maximilien Kolbe ?
La Pologne où il naît le 7 Janvier 1894 est le pays de la Vierge, Notre Dame de Czestochowa. Elle choisit le petit Raymond qui n’est pas un saint. Il est violent, turbulent, batailleur. Excédée, sa mère s’écria un jour : Mon pauvre enfant, qu’est-ce que tu vas devenir ? Or, de jour en jour, Raymond devient plus sage et plus obéissant. Surprise de cette transformation, sa mère l’observe et découvre qu’il disparaît souvent près de l’autel de Notre Dame de Czestochowa. L’enfant priait longuement et quittait l’endroit les yeux pleins de larmes. Intriguée, elle demande ce qu’il a, il répond : Je l’ai vue, elle tenait deux couronnes, l’une blanche, l’autre rouge. Elle m’a expliqué : la première veut dire “tu seras pur” et la deuxième “tu seras martyr”. Puis elle m’a demandé : Laquelle choisis-tu ? J’ai répondu : Les deux. Elle a souri et elle est partie. Sa première idée est de devenir prêtre. Son aîné est déjà au séminaire, la famille est trop pauvre pour l’envoyer à l’école. Un pharmacien, frappé par son intelligence le fit travailler et paya ses études. Il entre donc au séminaire à 13 ans. Il se passionne pour les sciences, manifestant des aptitudes d’inventeur, voulant fabrique un appareil pour aller dans la lune ! A 16 ans, il veut être général et se décide à dire au supérieur qu’il ne resterait pas au séminaire, quand sa mère vient lui dire que son père et elle-même rentraient en religion. Ce fut un coup de foudre : la volonté de Dieu était claire. Il court donc chez le supérieur et lui demande l’habit religieux. Il s’appellera désormais Maximilien-Marie. Ses supérieurs l’envoient étudier à Rome, en automne 1912. Après son noviciat, il prononce ses voeux le jour de la Toussaint 1914. Il est sur le chemin de la perfection : rien ne l’arrêtera. Le 28 Avril 1918, il est ordonné prêtre. Le 16 Octobre 1917, il avait fondé une Milice de l’Immaculée dont le but était de permettre à chacun de s’adonner à l’apostolat de toutes ses forces pour parvenir à la perfection chrétienne, selon son état de vie et sa profession. En Janvier 1922, il fonde un journal “Le chevalier de l’Immaculée”, journal qui connaît un vif succès, atteignant un million d’exemplaires en 1939. En Août 1927, on lui donne un terrain près de Varsovie où il réalise son rêve, fonder une Cité de l’Immaculée, Niepokalanow, où il fonde une maison d’édition et où mes ouvriers travaillent gratuitement dans la fraternité, le silence et la prière. Comme il veut conquérir les âmes, il part au Japon en 1930 où il publie en japonais son Journal de l’Immaculée. Il fonde en 1931 le Jardin de l’Immaculée, cité jumelle de Niepokalanow. Insatiable pour annoncer la Bonne Nouvelle, il voyage en Inde et envisage de diffuser son journal dans tous les continents. Revenu en Pologne en 1936, il est responsable de Niepokalanow qu’il modernise en créant une radio catholique. Éclate alors la guerre mondiale qui détruira tout dans la tourmente qu’elle provoquera. Auschwitz, c’est là que le père Kolbe va mourir. Il y vécut les horreurs du camp avec un ferme courage et une foi sans ombre. Il goûta l’amertume du déporté dans ce camp où on cherchait à anéantir sa dignité de chrétien. La force brutale n’eut pas raison de lui parce qu’il vivait imperturbablement en un monde que la méchanceté ne peut atteindre, le lieu de la rencontre de Dieu. Il fut affecté aux travaux forcés parce qu’il était prêtre. Il supporta avec une patience à toute épreuve, sans gémir, avec une paix intérieure inaltérable, les cruautés que le commandant du camp imaginait chaque jour pour briser sa personnalité. Son calme l’irritait, il comprenait qu’il ne pouvait le dominer, qu’il était impuissant face à sa liberté intérieure. Il découvrait que l’esprit ne peut être écrasé. Dans ce prêtre faible, malade, pétri de bonté, il voyait l’échec des plans destructeurs de la haine. Peut-être entrevoyait-il que la liberté sortirait victorieuse, ce qui le rendait furieux. Les détenus découvrent l’amour du Christ, le don de soi au service des autres, ils sont encouragés à résister, à réveiller leur force de vivre, à découvrir l’horizon de la foi au-delà du quotidien. Fin Juillet 1941, le père Kolbe fut transféré au bloc 14 où s’entassent les rescapés de l’hôpital, les rations sont réduites, les plus valides sont employés aux travaux de la moisson. Le 31 Juillet, les sirènes signalent une évasion. Après le travail, tout le camp reste sur place. Le manquant faisait partie du bloc 14… A 9 heures, on distribua un peu de soupe, sauf aux prisonniers de ce bloc : leurs rations sont jetées. Ordre est donné de rentrer dans les baraques. Le lendemain, le manquant manquait toujours. Les prisonniers partent au travail, les six cents prisonniers du bloc sont maintenus toute la journée immobiles en plein soleil. Il est interdit de s’asseoir et, sous peine de mort, de sortir des rangs. Le soit, le commandant annonce que le fugitif n’ayant pas été retrouvé, dix hommes sont condamnés à mourir de faim. Il passe dans les rangs choisir les victimes. Peu à peu se forme le groupe des condamnés. Alors se produit une chose jamais vue : un prisonnier sort des rangs pour prendre la place d’un autre. Le père Kolbe affronte le commandant : Je suis vieux et bon à rien, ma vie ne peut plus servir à grand chose ! Lui, il a une famille ! Je suis prêtre catholique ! Les condamnés sont conduits au bunker de la faim. En fermant la porte, le geôlier affirme : Vous vous dessécherez comme des tulipes… La faim est terrible, mais la soif est pire. La déshydratation attaque les cellules cérébrales, déchaîne les hallucinations. Le père Kolbe ne se plaint pas, il ne délire pas, il prie et entonne des cantiques repris en choeur. Le 14 Août, ordre est donné d’achever les survivants. Le père est le seul survivant replié contre un mur, il tend son bras pour recevoir la piqûre mortelle avec un regard plein d’amour vers son bourreau. Il arrive au terme de sa passion, la veille de l’Assomption
Le 10 Octobre 1982, sur la place saint Pierre de Rome, devant 200000 fidèles, Jean-Paul II canonisait Maximilien-Marie Kolbe, comme martyr de la foi et de la charité. Des anciens déportés étaient présents et parmi eux François Gajowniczek, âgé de 82 ans, le père de famille sauvé par Maximilien Kolbe. Le pape parlait de lui de la manière suivante : Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis, a dit Jésus, la veille de sa mort. A partir d’aujourd’hui, l’Eglise veut appeler saint un homme auquel il a été donné d’accomplir ces paroles du Christ.
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